Comble de l'horreur, Junior ne sait plus s'il a d'abord violé puis tué Marcelle, 76 ans, ou si c'est l'inverse
BRUXELLES Peut-on à ce point oublier les actes ignobles que l'on a commis ? Décidément, Junior a de quoi agacer... Voilà à présent qu'il s'y perd lui-même dans son emploi du temps.
Interrogé sur le timing de meurtres/viol et tentative de meurtre... il s'embrouille. "Lors de son audition par la police fédérale, il dit ne plus savoir dans quel ordre se sont passées les choses", explique le porte-parole du parquet de Bruxelles.
Autrement dit, il ne sait plus s'il a d'abord violé Marcelle, 76 ans, avant de la tuer ou si c'est l'inverse. Par contre, Junior explique qu'il a "commencé" par Marcelle, l'arrière-grand-mère de sa fille. "Et puis, sa fille s'est mise à hurler. Alors, il l'a étouffée." La suite est, hélas, connue. "Il a mis Marcelle sous le lit dans un drap et son enfant dans une armoire."
Et à quelle heure ? "Il ne sait pas répondre. Il parle même de la veille. Il s'embrouille car ce n'est pas compatible avec les déclarations du médecin légiste."
Seule certitude, l'arrivée de Céline, sa compagne. "Elle est rentrée chez elle vers 19 h 30. Elle lui a demandé où étaient sa grand-mère et la petite. Il a répondu : au resto." Céline s'est alors installée à la table pour faire ses devoirs. "Il l'a étranglée et laissée pour morte sur le lit."
Ensuite, Junior est parti non sans dérober une carte de banque pour effectuer quelques paiements ! À noter qu'une analyse ADN va être effectuée afin de s'assurer du lien entre Junior et sa fille Anaïs, 18 mois, puisque le meurtrier prétend ne pas être le vrai père. Mais d'un point de vue légal, qu'est-ce que cela change finalement ? "Si Anaïs est sa fille, le meurtre est, disons, plus grave puisque l'ascendant est une circonstance aggravante."
Et le viol avant ou après le décès. "Peut-on parler de viol si la victime était déjà décédée ? Toute la question est là." Cela importe peu en définitive puisque les meurtres suffiront à la peine. "Le viol y sera assimilé."
Néanmoins, toute la version fournie par Junior, le doute sur la paternité entre autres, a été balayée par Céline elle-même. Lors de son audition, la jeune fille a affirmé ne jamais avoir eu de dispute avec Junior, le père d'Anaïs, au sujet d'un quelconque doute. Jamais selon elle, il n'y a eu de crise de jalousie non plus, d'ailleurs. Si tel est le cas, le libellé du mandat d'arrêt pourra bien changer... et passer de meurtre à assassinat.
Junior était déjà connu pour quatorze faits
On le sait, Junior Kabunda, 19 ans, a déjà commis trois meurtres, un viol et une tentative de meurtre... mais ce que l'on ne sait pas, c'est que ce ne sont pas les seuls méfaits à mettre à son palmarès... Il y en a bien d'autres... divers et variés. Pour être précis, avant son interpellation de ce lundi soir, il était déjà connu de la police pour 14 faits.
19 ans, dont une bonne année passée en IPPJ et 14 faits à son actif... Allons, commençons l'énumération... Meurtre (celui de Benjamin Rawitz), possession de stupéfiants, usage de stupéfiants, fugue, vol avec circonstances aggravantes, destructions volontaires, vente de stupéfiants, re-fugue, faux en écriture, fausse déclaration, re-faux en écriture, re-re-faux en écriture et re-re-re-fugue... Et malgré tout, Junior, décrit par l'IPPJ comme un jeune sans problème, a bénéficié de sorties autorisées... sans accompagnement de surcroît. Et pour finir, lors de son interpellation, Junior vendait de la drogue dans un parc à la mer.
Tout cela a de quoi énerver Françoise Bertieaux, chef de groupe MR au Parlement de la Communauté française, qui exige des explications. "Je veux comprendre pourquoi ce jeune a pu quitter l'IPPJ comme ça. J'en appelle à la ministre pour qu'elle demande un audit externe des IPPJ. Je refuse que la loi du silence s'y installe et y perdure, d'ailleurs."